Après avoir exploré deux langages : celui des mots et celui du dessin, on s’attaque à un tout nouveau langage qui est celui des images.

Le collage va grandement enrichir votre journal. Non seulement les différentes textures et couleurs vont le décorer en un rien de temps, mais c’est aussi une façon de jouer avec les différentes dimensions de l’espace : ils se plient, se déplient, se superposent…

Images de magazine, photos, papier journal, objets ramassés, papiers texturés… Tout ce qui est à votre disposition peut – et doit – être utilisé.

Les images ne seront pas créées par vous, et cela apporte une dimension créative très différente. On va se concentrer sur l’association de ces papiers plutôt que sur la création de dessin et de texte, ce qui rend la pratique du collage facile d’accès et très relaxante. Des réflexions vont émerger entre ce que vous allez découpez et ce que vous n’allez au contraire pas garder.

Dans les méthodes proposées ci-dessous par Anne-Marie Jobin, on va surtout chercher à rester simple pour s’approcher au plus près de l’exploration personnelle.

Le collage spontané

Le collage spontané vous demande simplement d’inclure des éléments extérieurs à l’intérieur de votre journal.

Je trouve que c’est un exercice qui se fait mieux dans le temps. En choisissant les éléments qu’on y ajoute plutôt que de se contenter de ce qu’on a sous la main, on produit plus facilement un collage qui nous ressemble.

Prenez donc cette habitude de conserver des bouts de papier pour les avoir sous la main au moment voulu. Ne vous limitez pas aux images : coupures de journaux, plumes, feuilles, rubans, et qui sait ! Collectez des choses susceptibles d’être collées puis lancez-vous.

Comment faire du collage spontanément ?

Une fois que vous avez regroupé plusieurs éléments, il est temps de les agencer dans votre carnet. Découpez ou déchirez vos images pour leur donner un aspect négligé, choisissez une disposition particulière…

A la fin et seulement à la fin, ajoutez-y des mots si vous en ressentez le besoin. Veillez surtout à nommer votre collage pour qu’il en ressorte une réflexion (à noter aussi si vous le désirez) personnelle.

Le collage d’images

Dans cette méthode, on va se contenter d’images (dans le sens de photographies) pour faire notre collage.

Magazines, journaux, feuillets publicitaires seront vos meilleurs amis pour dénicher vos éléments.

Au moment de rechercher vos images, essayez de vous limiter aux images que vous voyez et ne pas vous attarder sur le texte. Soyez le plus spontané possible.

Comment faire du collage d’images ?

Commencez par chercher une image suffisamment grande et neutre pour représenter le fond de votre collage. Dans l’idéal, ce fond remplit entièrement votre page.

Ensuite, découpez plus précisément le contour des images que vous allez rajouter sur le fond.

Le photocollage

Pour cette méthode de photocollage qui se veut beaucoup plus personnelle, vous allez avoir recours à des photos prises par vous-même, des photos qui vous représentent ou de votre famille, des photos de voyages… bref des photos qui témoignent de votre histoire personnelle.

Le photocollage est à la fois un moyen de se souvenir du passé mais en travaillant des thèmes, vous aurez accès à de nouvelles informations et la possibilité d’entrer en relation avec des personnes. Il peut ouvrir des zones sensibles voire des deuils non terminés, c’est pourquoi c’est un exercice qui nécessite d’être réalisé avec soin.

Pour éviter de ressasser le passé, vous pouvez vous contenter de photos récentes.

Comment faire un photocollage ?

Munissez-vous de vos albums photos ou commencez l’impression de photos récentes qui ne sont qu’en version numérique, faites-en des photocopies (le noir et blanc peut être un choix intéressant), changez leur taille… Puis démarrez le collage en commençant par une photo. Continuez avec d’autres en prêtant attention à ce que vous ressentez en les assemblant, et ajoutez si besoin des dessins ou de l’écriture pour compléter. Enfin, terminez avec vos réflexions face à votre nouveau photocollage.

Le collage texturé

Le collage texturé est assez transparent, il va se concentrer sur des papiers à texture intéressante (papier de soie, papier japonais, fragments de dessin, papier de couleurs vives, papier journal, feuille de musique…) pour créer un collage qui dégage une ambiance spéciale.

C’est un travail un peu plus complexe car il peut demander des techniques spécifiques pour réussir à coller les différents papiers. Il va donc s’éloigner de la spontanéité qu’on recherche en priorité pour s’exercer au collage.

C’est une des méthodes qui stimule le plus la créativité en subtilité et surtout qui permet de se détendre. Il génère beaucoup de plaisir et peut être utilisé pour recouvrir la couverture de vos carnets avec des sensations agréables.

Comment expérimenter le collage texturé

Une fois plusieurs papiers de textures différentes réunis, vous pouvez commencer le travail de préparation : Déchirez, découpez, chiffonnez… Multipliez les aspects et les textures autant que possible !

Prévoyez un temps de séchage assez long (que vous pouvez accélérer avec un sèche-cheveux). Pour éviter que vos pages ondulent, collez deux pages ensemble pour les solidifier.

Comme d’habitude, admirez votre travail puis passez à la phase de réflexion : donnez-lui un titre, notez vos impressions.

Le collage de mots

Le collage de mots, comme on peut le deviner, consiste à faire émerger des phrases en assemblant des mots trouvés aléatoirement au fil des pages. En effet, pour cet exercice, on va se servir uniquement de magazines et de journaux (ou une quelconque revue publicitaire que vous avez sous la main et j’en passe) dans lesquels on va découper des mots voire des lettres. Cherchez surtout dans la titraille parce que la diversité de typographies va beaucoup enrichir votre collage.

Comment coller des mots ?

Vous avez de nombreuses possibilités pour utiliser le collage de mots. Déjà, il se marie parfaitement avec tous les autres types de collages cités plus haut. Combinés avec des images, les mots découpés peuvent faire ressortir des interprétations nouvelles.

Si les mots sont choisis complètement aléatoirement, le texte composé sera sûrement dénué de sens et il vous faudra lui en attribuer un. On conserve néanmoins beaucoup de spontanéité en faisant ça, il serait intéressant de trouver le juste milieu : par exemple en prenant 5 mots au hasard et 5 mots choisis.

Vous pouvez tout simplement imprimer vous-même les mots en les écrivant dans un traitement de texte à l’ordinateur. Vous gardez alors beaucoup de liberté dans vos choix de typographie, taille et couleur, mais perdez le caractère impulsif et sincère de votre travail.

Les jeux de collage

Bien que le collage représente déjà un aspect ludique et relaxant, vous pouvez l’apparenter encore plus à un jeu grâce à des exercices simples qui stimulent la créativité et favorisent le lâcher-prise.

  • Le collage surréaliste : Mettez-vous debout face à une page de votre carnet et jetez les images. Voyez où elles atterrissent puis collez-les à cet endroit exact. Impossible de faire plus spontané !
  • Le collage surréaliste II : Cet exercice se fait avec des images de personnages et d’animaux découpés dont on va consciencieusement échanger les têtes pour obtenir un collage irréel.
  • Le collage « soufflé »: Faites un paquet avec des images, mots et bouts de papier découpés préalablement. Soufflez sur ce tas et ne retenez que les morceaux qui sont restés en place. Faite ensuite un collage – de votre choix – avec seulement ces fragments.

Vous êtes arrivés à la fin de l’article. J’espère qu’au moins un de ces exercices vous aura tenté et que dans les minutes qui suivent, vous allez tenter l’expérience !

Je vous propose, si ce n’est pas déjà fait, de consulter les autres articles de cette série du Nouveau journal créatif : 6 techniques d’écriture selon Anne-Marie Jobin et Utiliser le dessin dans son journal !