Pourquoi passer du temps seul-e avec soi-même ?

Ceci est une histoire vraie, très vraie. En 2018, j’ai rencontré Louis à Montréal. A la trentaine, pour sortir d’une relation toxique, il a quitté le Québec pour un tour d’Europe en autostop en guise d’introspection.
En journée, il prenait quelques notes sommaires dans un carnet lorsqu’il échangeait avec ses chauffeurs et le soir, systématiquement, il passait un moment à écrire dans son journal personnel à partir de ses notes.
Lorsque je lui ai demandé pourquoi il écrivait tous les jours, il m’a répondu tout de go « au début, pour être le meilleur autostoppeur possible ! ».
En effet, dans les années 80, l’autostop était répandu et il y avait de la concurrence sur le bord de la route !
Ce moment seul, en compagnie de son journal était l’occasion pour Louis de gérer ses montagnes russes émotionnelles, de déposer les contrariétés, les difficultés, les pensées négatives, l’émerveillement, les pensées positives et l’exaltation du jour pour libérer l’esprit, et de repartir le lendemain comme un homme neuf et propre, prêt à être le super passager zen qui écoute, qui rit, qui surprend, qui informe tellement que l’on a envie de le conduire jusqu’à destination !
Ces moments choisis de solitude étaient une hygiène permettant à Louis de se sentir bien et en paix avec lui-même pour aller rencontrer les autres. Il est rentré avec ses carnets lorsqu’il a senti qu’une renaissance avait eu lieu, la solitude lui a permis d’atteindre la sérénité et a contribué à sa transformation, rien que ça !
L’histoire de Louis est un témoignage de la solitude comme une ressource essentielle pour mieux vivre sa vie.

Mais comment se fait-il que la solitude soit perçue aussi négativement ?

Certes nous naissons et nous mourons seuls, néanmoins il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous avons tendance à voir la solitude uniquement comme un fléau et à la fuir tout au long de notre vie.

Des raisons culturelles ?

Nous nous moquons au collège si « t’as pas d’amis », nous punissons notre enfant en l’envoyant « seul-e dans ta chambre » lorsqu’il-elle s’est mal comporté-e, nous arrêtons d’inviter ou d’être invité-es dans les dîners tant que « vous n’avez pas refait votre vie ».

La préférence sociale aux extravertis ?

Les introverti-es qui ont besoin de 20% de relations sociales et 80% de temps seul-es sont encore relégué-es au second plan. Pendant plus de 30 ans, la Société Américaine de Psychiatrie a fait de l’introversion une maladie qui freine la capacité de l’individu à s’intégrer à la société et à réussir dans un monde de plus en plus concurrentiel.
Les extravertis ont besoin de 80% de relations sociales, à l’ère du tout social leurs comportements constituent comme une norme.

Une vie emplie d’activités sans place pour ne rien faire ?

Lors d’une expérience menée aux États-Unis, alors qu’ils devaient passer quinze minutes à réfléchir et laisser divaguer leurs pensées, deux tiers des hommes et un quart des femmes ont préféré s’administrer au moins un choc électrique pour ne pas rester à ne rien faire.

L’hyperconnexion aux écrans et aux mobiles ?

Il n’y a plus de place pour utiliser la simple pensée pour passer un bon moment. J’ai développé ce point dans un autre article.

Le manque d’estime et d’amour de soi ?

Nous nous sentons incomplet-es lorsque nous nous retrouvons seul-es et nous avons absolument besoin de la compagnie des autres ou de quelque chose pour nous sentir entier-es. Platon, à travers le personnage d’Aristophane, voit l’amour comme la recherche d’un être complémentaire, peu importe son sexe, afin de former un humain complet. D’où l’emploi du terme « Moitié » pour désigner l’âme sœur.

Les compromissions relationnelles ?

Nous restons mal accompagné-es, dans une relation de dépendance ou de contrôle plutôt que d’être seul-es, nous avons un arrangement conclu par lâcheté ou intérêt, nous avons peur de l’abandon. .

Les addictions ?

Nous sommes excessivement attaché-e à quelque chose pouvant nuire à notre santé ou à notre vie sociale – nourriture, boissons, alcool, tabac, drogues, travail, jeux, pratiques sexuelles, achats compulsifs…

La peur de l’inconnu ?

Nous n’avons pas appris à être seul-es. Sans la pratiquer et l’apprivoiser, la solitude est inconnue et effraie.

La peur d’une mauvaise rencontre ?

Après tout, sommes-nous vraiment fréquentables ?!

Pourtant la capacité à se sentir bien seul-e est une ressource puissante, un ingrédient essentiel pour une vie intérieure riche.
Elle inspire la réflexion, permet à la créativité de s’épanouir et améliore nos relations avec nous-mêmes et, par ricochet avec les autres.
Cette ressource est précieuse à tous les moments de la vie : lorsque nous sommes très bien accompagné-es et encore plus lorsque nous nous sentons tristes voire angoissé-es suite à une séparation personnelle ou professionnelle choisie ou subie, lorsque les enfants partent, lorsque la famille est loin ou que les amis proches déménagent.
Trouver un bon équilibre entre le calme et la compagnie prend du temps, de la volonté et commence par une prise de conscience.

Comment s’entrainer à se sentir de mieux en mieux en compagnie de soi ?

Quelques pistes.

1 – Trouver le silence

La France est le 3ème pays le plus pollué dans le monde au niveau sonore. Bruits forts et répétitifs des transports, du voisinage, des machines professionnelles et domestiques
C’est la première source de stress en agglomération, à l’origine de troubles du sommeil, de dépression, d’irritabilité, de fatigue, de problèmes de concentration et d’apprentissage
Au niveau individuel, nous pouvons nous protéger en prenant des rendez-vous avec nous-mêmes, des pauses au calme, loin des sources de bruit nocif.
Dans le silence et en nous taisant, nous développons notre conscience de notre respiration, vue, ouïe, sensations, pensées, intentions, émotions, nous faisons place à la conscience de soi qui nous permet d’arrêter de subir l’environnement extérieur.
Le silence ramène notre conscience à l’instant présent, l’absence de voix extérieures nous met au diapason de nos voix intérieures qui dirigent nos actions. La prise de conscience nous permet de choisir de ne pas répondre à chaque pensée susceptible de donner lieu à une action, de renforcer notre volonté et de vivre plus intentionnellement.
Le silence calme le bruit extérieur, le mental agité qui reflète notre bruit intérieur.
Des pauses régulières pour nous déconnecter, s’asseoir en silence et nous reposer mentalement améliorent notre capacité à clarifier et à traiter l’information. Elles nous amènent à apprécier les moments en solo.

Question : Entendez-vous le bruit du silence ?  

Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel.

Camille Belguise

2 – Se connecter à la nature

Les pieds nus dans l’eau de mer ou de rivière, sur le sable ou dans l’herbe au saut du lit, quel bonheur. Ce n’est pas possible tous les jours et pour tout le monde !
Nous pouvons créer des îlots de nature dans notre environnement quotidien, avec des plantes et de la terre à regarder, à caresser voire malaxer avec nos mains. Ou ne serait-ce qu’avec des posters ou en visualisant mentalement des lieux où nous sommes allés réellement ou virtuellement.
Une étude a montré que les convalescents d’un hôpital bénéficiant d’une chambre avec vue sur un parc se rétablissaient bien plus vite que les autres.
Dame nature nous amène à ressentir de la gratitude pour la chance d’être vivant.
La nature nous soigne de notre mal-être.
Une marche méditative, ou pédaler dans la nature nous permet d’évacuer nos ruminations, permet de se recentrer, le corps et l’esprit et de revenir tout autres, bénéfique pour la réduction du stress.  

Question : Où se trouve la nature la plus proche de vous ?

On a toujours associé la campagne à l’amour et l’on a bien fait : rien n’encadre la femme que l’on aime comme le ciel bleu, les senteurs, les fleurs, les brises, la solitude resplendissante des champs ou des bois.

Alexandre Dumas fils

3 – Se nettoyer émotionnellement

Notre mécanisme de lutte et de fuite nous pousse à fuir nos difficultés physiques et émotionnelles mais enfouir les émotions négatives ne fait que les faire se manifester par le stress, l’anxiété, la colère et l’insomnie.
Se poser et visualiser ce qui déclenche l’émotion négative, en sortant de soi comme si nous faisions un reportage pour un journal nous permet de nous détacher de nos émotions pour traiter une expérience de manière plus objective et rationnelle.
Au lieu de nous sauver vers une compagnie ou une activité pour ne pas ressentir de douleur, nous pouvons rester avec le malaise d’être seul-e avec ses angoisses, prendre conscience de son état, calmer le mental, apaiser le mental, apaiser l’esprit, apaiser son esprit, nous détendre, parvenir au lâcher-prise, chasser les pensées négatives, se concentrer sur le moment présent, ici et maintenant.
Se nettoyer émotionnellement par écrit nous apporte un niveau de compréhension et de prise de recul supplémentaire.

Question : Quelle est l’émotion négative qui vous est apparue ?

La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes.

Gibran Khalil Gibran

4 – Se connecter à soi

La seule personne dont nous avons absolument besoin pour vivre, c’est nous-même. Nous pouvons nous sentir inconfortables en nous retrouvant seuls avec nous-mêmes, ça peut nous démanger et nous donner envie de nous gratter, au sens propre ou figuré.
En apprenant la méditation, la pleine conscience, nous sommes encouragés à nous retenir de nous gratter, à respirer dans cette expérience jusqu’à ce qu’elle passe, à vivre dans l’instant, à vivre en conscience. En plus de ramener notre esprit aux pensées qui nous distraient et à notre respiration, apprendre à méditer, la méditation de pleine conscience, les méditations guidées, les pratiques méditatives dans le silence et la solitude permettent de renforcer l’autodiscipline. C’est une manière d’essayer d’aller plus profondément à l’intérieur de nous-mêmes.
Nous pouvons apprendre à nous écouter. Quelle est la dernière fois que vous vous êtes senti vraiment écouté.e? Que quelqu’un s’est arrêté de s’occuper d’autre chose, de se laisser distraire, de chercher à vous couper, de ramener à lui, de juger, de conseiller, d’interpréter, de déclamer sa théorie. Que vous avez senti une présence attentive, chaleureuse, dans l’acceptation totale, la compassion. La pleine attention, l’écoute active sont très rares. Elles limitent le bavardage mental. Le journal personnel satisfait merveilleusement notre besoin d’être écouté.es.

Question : A quand remonte votre dernière écoute active ?

La solitude, qui est propice au recueillement, est pour celui qui l’affectionne l’utile joint à l’agréable.

Internaute

5 – Soigner ses mots

Les mots que nous entendons ou voyons déclenchent en nous des réactions, des émotions, par la représentation que nous nous en faisons.
Nos propres mots peuvent soigner ou amplifier nos maux. En nous répétant « je me sens seul, je n’y arrive pas », nous renforçons notre sentiment de solitude.
Prenons conscience de l’importance du langage sur notre mental, les mots avec lesquels nous nous exprimons, ceux avec lesquels nous pensons.
Créer une histoire, une voix intérieure puis extérieure plus positive permet de trouver la voie vers la sortie de sa solitude, vers ….
Vous pouvez vous laisser inspirer par l’une de ces 100 citations sur la solitude et la compagnie pour créer de nouvelles histoires.

Question : Que voulez-vous avoir à la place du sentiment douloureux de solitude ?

L’enfer est tout entier dans ce mot : solitude.

Victor Hugo

6 – Réfléchir par écrit

Nous n’avons pas appris à écrire pour mettre en mots nos pensées, confronter ce que nous avons écrit, faire des recherches, élaborer une pensée nouvelle, trouver une solution pour un problème qui nous semblait complexe voire insoluble, ressentir de la clarté, de l’envie et de l’entrain, nous donner confiance en nos capacités à mettre nos solutions en œuvre,.
Une pratique régulière de l’écriture nous permet progressivement de devenir différent-es de ce que nous étions. Nous pouvons utiliser une partie de notre temps pour réfléchir à nos principales priorités.
Nous ne redoutons plus la page blanche, nous pouvons revenir en arrière et mesurer le progrès accompli, nous en avons une haute conscience .

Question : Quelle question voulez-vous résoudre par écrit ?

La solitude est le nid des pensées.

Proverbe kurde

7 – Mûrir avec son journal

Si nous ne sommes jamais seul-es, nous ne pouvons pas nous connaître nous-même.
Si nous ne nous connaissons pas, nous pouvons ressentir et développer un vide qui nous fait peur et que nous cherchons à remplir de l’extérieur.
Ce vide est un vaste monde à découvrir, à ressentir, à connaître, à apprivoiser, à accepter, à aimer jusqu’à ressentir joie et bien-être intrinsèques. Se sentir vivre de l’intérieur et non pas juste survivre ou être en pilote automatique.
Notre journal personnel ou intime nous facilite cette découverte, il nous permet d’être pleinement conscient-e des différentes parties de nous-mêmes et d’amorcer un dialogue avec bienveillance, il ne nous juge pas, il nous soigne et nous renforce de l’intérieur, sans aide extérieure.
Il nous aide à vivre en harmonie avec nous-mêmes pour pouvoir vivre en harmonie avec les autres.

« C’est bien d’avoir un dialogue avec soi même, qu’il soit écrit (à travers l’écriture d’un journal intime par exemple) ou non. Cela ne veut pas dire qu’on est schizophrène, il s’agit juste de faire communiquer les différentes parties de nous mêmes entres elles. »

Hervé Magnin dans La positive solitude : Seul(e) et bien dans ma peau !

Il peut même devenir un compagnon de jeu. Comme les enfants développent des jeux lors des moments de solitude, nous pouvons imaginer et construire des scènes qui nous aident à mûrir. Voici une boîte à outils pour faire de votre journal personnel votre meilleur allié.

Question : Où en êtes-vous de votre relation avec votre journal ?

Le palais conduit à la gloire, le marché à la fortune et la solitude à la sagesse.

Proverbe chinois

8 – Créer

Et si nous réveillions à l’artiste qui sommeille en nous afin de prendre soin de nous ? La production d’art a des vertus thérapeutiques. Mais qu’est-ce qu’une pièce d’art ? Chacun sa définition : un repas ou un mini potager, un pull ou une collection de vêtements, un article ou un livre, un processus, une rencontre, …, le projet de sa vie.

Question : Que mourrez-vous d’envie de créer ?

Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.

August Strindberg

L’art de bien vivre en solo-accompagné-e

Le terme solo’accompagné-e m’a été inspiré par ma chère filleule. A 30 ans, elle a parcouru le monde pendant 30 semaines, elle est partie seule, des amis et des membres de la famille l’ont rejointe dans certains pays pour 1, 2 ou 3 semaines. J’ai eu la chance de partager avec elle la découverte de l’Argentine, Buenos Aires et la Patagonie, j’y suis allée pour le tango, j’y ai découvert l’art urbain, mais ça c’est une autre histoire.
Vivre en solo’accompagné.e est un art de vivre, combinant des moments de solitude positive en bonne compagnie de soi et des moments de lien social enrichissants en compagnie d’autres personnes.
C’est une hygiène de l’esprit et une hygiène du corps pour sa vie relationnelle, au même titre que le jeûne intermittent : on ne souffre pas de ne pas avoir assez à manger, on décide de se mettre à la diète, de jeuner parfois.
Je partage cet art avec plusieurs personnes de mon entourage personnel et avec les femmes et les hommes que j’accompagne pour dépasser le mal-être de se sentir seul’es et mieux vivre leur vie.

Pour quels bénéfices ?

Jour après jour, le ressenti diffère, le sentiment interne et les sensations externes évoluent vers un mieux-être.
-Un sentiment d’amour, d’amour-propre et de plénitude qui remplace le vide, le manque, le besoin d’être validé-e par les autres, des addictions nuisibles.
-Une vie intérieure enrichie par la conscience des différentes personnalités qui nous composent.
-La paix intérieure, une vie plus posée, plus reposée, plus reposante, loin des montagnes russes émotionnelles, on se ressource régulièrement.
-La sensation d’être vraiment vivant-es, c’est souvent agréable mais parfois un peu moins, le soleil arrive après la pluie !
-Même si cela peut sembler paradoxal, la sensation d’être à la fois beaucoup plus libres et beaucoup plus guidé-es.
-Une force et une solidité intérieures, la pleine confiance aidant à traverser plus facilement les aléas de la vie.
-Une vie plus intentionnelle, mieux maîtrisée, au lieu de se laisser déborder, balloter ou dicter par elle.
-Une vie d’abondance ou de frugalité selon ses choix, selon ses critères pour choisir ce qui est essentiel.
-Le ressenti de la joie et de la légèreté.
-Des relations plus fructueuses comme des cerises sur le gâteau.
-Un sentiment d’équilibre, d’harmonie, à revisiter régulièrement, rien n’est acquis, seul le changement est permanent.
-La reconnaissance de vivre dans le luxe de choisir la plupart de ses moments de solitude et de lien.
-L’envie de partager voire de transmettre cet art de vivre où la solitude mêle l’inquiétude, l’émerveillement et la disponibilité à accueillir ce qui vient.
-L’idée de créer des tables de solitaires !

J’espère que ces quelques lignes ont été de bonne compagnie et vous ont inspiré-e quelques idées pour mieux vivre. C’est bien volontiers que je prendrai un moment pour vous parler en personne.
En attendant, le plus important pour chacun de nous est de faire un pas par jour, le succès qu’elle qu’on soit notre définition est l’effet cumulé de petits pas quotidiens.
Donnez-vous une chance !

Inspiration !

Le thème de la solitude a inspiré et continue d’inspirer nombre d’artistes. Pour le plaisir, voici les paroles d’une chanson, chacun choisira de réécouter l’interprète, fredonner en repensant à la mélodie ou de créer sa propre musique. Et si le silence était la plus belle des musiques ? !

Ma solitude par Florent Pagny

Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude
Je m’en suis fait presqu’une amie
Une douce habitude
Elle ne me quitte pas d’un pas
Fidèle comme une ombre
Elle m’a suivi ça et là
Aux quatre coins du monde
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deux face à face
Je ne sais vraiment pas jusqu’où
Ira cette complice
Faudra-t-il que j’y prenne goût
Ou que je réagisse?
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Par elle, j’ai autant appris
Que j’ai versé de larmes
Si parfois je la répudie
Jamais elle ne désarme
Et si je préfère l’amour
D’une autre courtisane
Elle sera à mon dernier jour
Ma dernière compagne
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude